Saison 2 – Épisode 7 – Jacques Leblanc
«Il faut assumer (…) c’est toi qui vas recevoir la claque, d’une façon ou d’une autre»
Pour cette fin de saison, un Entracte double !
Natif de Trois-Rivières, ancien étudiant du Conservatoire de musique et de l’École des petits chanteurs de Trois-Rivières, Jacques Leblanc s’orientait d’abord vers la musique, le violon à la main. Pourtant, c’est au théâtre qu’il connaîtra un parcours exceptionnel. Diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Québec en interprétation en 1981, puis premier diplômé en mise en scène du même établissement l’année suivante, monsieur Leblanc jouera à la télé (Le Village de Nathalie, Sur la rue Tabaga, File d’attente), sur les scènes du Québec et d’ailleurs, et deviendra directeur artistique de La Bordée. Depuis 2016, il est à la tête du Conservatoire qui l’a vu grandir, mûrir. Une rencontre que David Lefebvre attendait fébrilement.
Ensemble, grâce à La détresse et l’enchantement qui était à l’affiche au Trident lors de l’enregistrement du balado (novembre 2018), ils discuteront sur ce que l’acteur/l’actrice doit faire et doit avoir pour réussir à aller jusqu’au bout d’un spectacle solo. Ils parleront alors d’Amadeus («l’un des plus beaux moments de ma vie»), ce qui les conduira sur le chemin de la technique de l’acteur et ses outils. David ne pourra passer sous silence les nombreuses années à la tête du théâtre de la rue St-Joseph ; monsieur Leblanc se confiera alors sur ce qu’il en retient, les raisons de son départ et son legs artistique. Il abordera le pouvoir d’un directeur artistique, mais aussi ses obligations («ce qui est sur scène durant la saison, c’est la responsabilité du directeur artistique»). Fin du premier entracte.
Deuxième entracte : l’arrivée au Conservatoire en tant que directeur de l’établissement. Les premières décisions, les désirs d’ouverture sur la communauté, le remaniement du programme de scénographie pour l’actualiser. David et Jacques démystifieront sommairement les cours, et qui peut y entrer. Car y entrer et, surtout, y demeurer reste difficile, pour quiconque : «c’est une école où tu dois être continuellement en contact avec tes émotions». Monsieur Leblanc se fera rassurant à l’égard des politiques sur le harcèlement, instaurées depuis les événements de l’automne 2017, ainsi que sur l’ouverture aux étudiants provenant de la diversité culturelle et aux Autochtones. Comme monsieur Leblanc le mentionnera, en donnant l’exemple, entre autres, de certaines pièces shakespeariennes mettant en vedette des Afro-Américains dans les rôles principaux : «on est rendu à un moment où (…) les personnages peuvent être de multiples origines (…) la vision d’ensemble des spectateurs est beaucoup plus large que ce qu’on croie!».
Jacques Leblanc se confiera finalement sur la notoriété, une notion avec laquelle il semblait avoir des difficultés au début de sa carrière («c’était difficile à vivre, je ne savais pas comment dealer avec ça»). Un rapport avec le public qui a changé avec le temps, de qui il apprécie maintenant énormément le retour. Mais parler de lui, dans les magazines, jamais : «c’est-tu assez inintéressant! (…) Y’a des affaires bien plus importantes dans la vie : parlons du travail, parlons du théâtre, parlons de l’art!».
David abordera aussi les beaux rôles de la carrière de l’acteur, et ceux qu’il aimerait interpréter — David a presque eu une primeur ; il faudra surveiller les lancements de saison au printemps prochain ! Et comme il l’aura évoqué au début de l’épisode, Jacques Leblanc adore jouer dans des créations, et surtout en voir à Premier Acte. Il interprétera d’ailleurs un texte signé Maxime Robin dans les Contes à passer le temps, en décembre 2018.
Une rencontre exceptionnelle, libre, sans retenue.
Bonne écoute !