par Pascale St-Onge

Fendre les lacs - Crédit photo David Ospina
Fendre les lacs – Crédit photo David Ospina

Dans le tourbillon d’activités que nous offre le festival Jamais Lu cette année, l’auteur Steve Gagnon, à qui l’on doit notamment En dessous de vos corps je trouverai ce qui est immense et qui ne s’arrête pas, présenté cet automne à la Licorne, nous a fait découvrir les mots de sa toute nouvelle pièce : Fendre les lacs.

Celui qu’on a d’abord connu pour des pièces intimes nous surprend avec ce texte où huit personnages cohabitent, au bord d’un lac, tous porteurs d’un passé indésirable. Chacun d’eux possède un vécu riche, ou du moins cela est sous-entendu, mais le filon de la pièce nous empêche de nous pencher sur chacun d’eux individuellement. Il vaudrait la peine de leur accorder plus de temps, plus de mots ou de scènes pour ne pas simplement effleurer ces personnages qui piquent notre curiosité.

Pour le reste, la force de la plume de Gagnon est au rendez-vous. On retrouve la même rage au ventre et les mêmes cris du cœur qui font sa signature. Le souffle de ce texte est déjà là, bien que la structure mériterait encore un peu de travail. Par moments, il est difficile de saisir ce qu’on tente de nous raconter, le filon est encore un peu flou. La distribution choisie pour la lecture publique a réussi à donner vie à ces mots avec beaucoup de sensibilité, plus particulièrement Daniel Parent, dans la peau d’un homme qui revient au lac après un drame qui l’a profondément marqué.

À chaque texte, Steve Gagnon prouve qu’il est une des plumes importantes de sa génération et qu’il n’est pas prêt à quitter la scène théâtrale d’ici. Avec ce texte qui prend place dans un lieu très emblématique et mystérieux, ce lac où cohabitent loups, oies et humains, il sera intéressant de le voir porté à la scène.

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