Critique – Mois Multi – Yoddle, cuisine et douce folie
Une nouvelle création de l’Orchestre d’homme-orchestre est maintenant un événement incontournable qui fait littéralement courir les foules. De passage au Mois Multi, le collectif nous offrait Kitchen Chicken devant un public de fidèles conquis d’avance. Le tout était à guichet fermé depuis longtemps et on s’arrachait les billets, car le spectacle n’était à l’affiche qu’une seule soirée.
Cette fois-ci, l’ODHO et les Cackle Sisters enchaînent les pièces de yodel américain à un rythme vertigineux, sans jamais perdre le rythme, tout en cuisinant un poulet et quelques bouchées. Aux dimensions visuelle et musicale qui caractérisent le travail du groupe, on ajoute cette fois-ci une dimension olfactive des plus réjouissantes. Il faut vraiment avoir le ventre plein pour ne pas avoir l’eau à la bouche.
Avec Kitchen Chicken, l’ODHO signe un spectacle accessible: la thématique culinaire rejoint invariablement les gens, les pièces musicales sont harmonieuses et toute la mécanique du spectacle coule rondement. Et c’est justement là qu’«accessible» ne veut pas dire «facile»: on qualifie souvent le groupe de déjanté, mais sous ses airs ludiques et brouillons se cache une chorégraphie fouillée, précise et réfléchie. On ne peut que s’émerveiller à nouveau devant l’intelligence et le talent de ces artistes.
Encore une fois, l’ODHO maintient sa signature et tire d’un chaos apparent une oeuvre éclatante – Kitchen Chicken est une excellente introduction à l’oeuvre du groupe.