Alice au pays des merveilles : Un moment de douce folie

Alice au pays des merveilles : Un moment de douce folie

Il y a des œuvres qui sont intemporelles et qui, au fil des ans, continuent à inspirer et à fasciner, comme Les Aventures de Pinocchio de Carlo Collodi, Le Petit Prince de Saint-Exupéry ou Jonathan Livingstone le goéland de Richard Bach. Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll est une de ces œuvres. L’adaptation théâtrale et la mise en scène d’Hugo Bélanger de la compagnie Tout à Trac rendent hommage à toute la fantasmagorie de ce récit. Créée en 2008, cette pièce qui a abondamment circulé dans diverses régions et contrées en Amérique du Nord et en Asie est rodée au quart de tour. La magie opère, suscitant plaisir et émerveillement. Il n’y a qu’à écouter la réaction des jeunes spectateurs dans la salle pour s’en convaincre.

Alice veut s’amuser

Elle refuse d’étudier

Car après tout, c’est l’été

Et l’été c’est fait pour jouer.

La jeune fille trouve refuge dans la bibliothèque paternelle, précisément là où les livres, les tableaux, l’horloge vont prendre vie aux confins d’un songe qui semble pourtant si réel. Une kyrielle de personnages vont défiler sur scène et lui faire vivre des aventures rocambolesques. L’apparition du célèbre Lapin blanc ouvre le bal, suivi de Humpty Dumpty, du Ver à soie, de Tweedledum et Tweedledee, du Chapelier fou et j’en passe. Le Chat du Cheshire, dont le sourire est devenu légendaire, est représenté par une marionnette dont les parties détachables (tête, corps et queue) apparaissent et disparaissent au gré du dialogue, laissant Alice pantoise. Ce personnage possède un côté surréaliste que l’habileté des marionnettistes qui manipulent ce félin étrange et disloqué renforce.

Même le décor s’éveille pour participer aux tribulations d’Alice. La conception scénographique de Patrice Charbonneau-Brunelle est ingénieuse et complètement au service du récit et des personnages. Les livres de cette bibliothèque qui semble au départ conventionnelle et ordonnée recèlent de belles surprises qui font basculer l’espace dans la drôlerie et la bizarrerie. Comme pour l’ensemble de l’œuvre, le décor nous fait constamment osciller entre le rêve et la réalité.

Avec une gestuelle qui rappelle à certains moments l’esthétique de la commedia dell’arte, le spectacle transporte dans un univers onirique fidèle à l’essence de l’œuvre originale. La comédienne qui interprète Alice (Jeanne Plourde) est tout à fait crédible dans son rôle de fillette d’une dizaine d’années. À la fois ingénue et volontaire, elle trouve les mots pour déstabiliser la Reine de cœur dont la phrase culte : « Qu’on lui tranche la tête ! » ébranle pourtant tout son petit monde comme si la terre se mettait à chaque fois à trembler.

À l’approche des Fêtes, la production de la compagnie Tout à Trac présentée par le Théâtre jeunesse Les Gros Becs représente une valeur sûre pour celles et ceux qui souhaitent passer un bon moment en famille, se laisser bercer par une charmante histoire et découvrir ou redécouvrir la douce folie de Lewis Carroll et d’Hugo Bélanger.

En terminant, j’aimerais souligner que l’aménagement temporaire des Gros Becs dans les locaux de Place Fleur de Lys est une réussite. En attendant que les travaux réalisés sur la caserne de la rue Dalhousie afin d’adapter le lieu aux normes d’un théâtre moderne dédié aux jeunes publics soient complétés, les installations du diffuseur dans l’ancien magasin La Baie sont confortables et permettent au public de jouir d’une belle écoute tant sur le plan visuel qu’auditif.


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Calendrier

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Du 30 novembre au 19 décembre 2021

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