Les glaces : au jour de la débâcle

Se fracasser contre les glaces provoque des secousses, génère du vacarme, crée des dommages ! Les glaces que l’autrice Rébecca Déraspe a choisi de briser dans cette œuvre théâtrale bousculent, heurtent et ouvrent le précipice béant du passé dans lequel Noémie (Valérie Laroche), Vincent (Christian Michaud) et Sébastien (Olivier Normand) dégringolent, entraînant leurs proches dans leur sillage. Vingt-cinq ans après l’événement qui a bouleversé sa vie, Noémie décide de se confronter à ses agresseurs et de les accuser personnellement de viol. Sans se consulter préalablement, les deux hommes retournent dans le Bas-Saint-Laurent, en plein hiver, pour tenter de calmer les choses. Mais les plaies, même recouvertes d’épaisses couches de gel, demeurent vives.

Grosse-Île, 1847 (dans les mots de ceux qui l’ont vécu) : Apprendre de l’histoire ?

Plusieurs connaissent Grosse-Île, jadis appelée Grace Island. Elle est située à l’est de l’Île d’Orléans, dans l’archipel de l’Isle-aux-Grues et a servi au 19e siècle de station de quarantaine pour les multiples bateaux d’immigrants qui affluaient vers le Canada. Mais est-on nombreux à connaître la véritable histoire de ce lieu et les drames qui s’y sont déroulés, alors que la maladie emportait les nouveaux arrivants ? La production du Théâtre de la Bordée met en lumière les événements dévastateurs de 1847 au moment où la petite île de 7,7 km2 s’est retrouvée aux prises avec un étrange microbe qui a tué quelques milliers d’êtres humains venus d’Irlande pour chercher un monde meilleur.