Casteliers 2022 : Coucou – Joyeux dérèglement!

Casteliers 2022 : Coucou – Joyeux dérèglement!

C’est avec Coucou, la production rigolote et ludique de l’artiste montréalais Graham Soul que s’est clôturé CASTELIERS 2022, par un dimanche aux doux accents printaniers. Cette douceur s’est glissée jusque sur la scène du Théâtre Outremont, où la pièce a fait surgir l’imprévisibilité et le fantastique au sein d’un quotidien réglé… comme une montre suisse. C’est le moins qu’on puisse dire !

Coucou nous ouvre en effet les (petites) portes d’une horloge grand-père pour nous faire découvrir la vie ordonnée et sans surprise du coucou et des deux figurines qui marquent fidèlement le passage du temps : un coucou pour le quart, deux pour la demie, trois pour les trois-quarts, puis autant de coucous que l’heure de la journée atteinte. Mais que se passe-t-il de l’autre côté de l’horloge, entre deux quarts d’heure?

Nettoyage de plancher, leçon de chant, Coucou n’a pas le temps de jouer, à sa grande tristesse. Du moins jusqu’à ce qu’un insecte se glisse dans les engrenages et dérègle le mécanisme de cette routine bien huilée ! Le très justement nommé Ping sème le chaos dans la maisonnée, au grand plaisir du jeune public. S’ensuit un surprenant et visuellement très joli voyage à travers le temps et l’espace à la recherche d’un engrenage volé. Coucou y apprendra-t-il au passage à mettre un peu de couleur et de folie dans la vie de sa famille ?

La scénographie ingénieuse de Coucou recèle de nombreuses belles surprises en cours de représentation, entre jeux de portes, passage secret et projections lumineuses. Alors que les très expressives marionnettes à tiges, qui ne parlent pourtant qu’en répétant leur nom et celui des autres, font aussi beaucoup rire. Coucou et l’âne géant (marionnette habitée) dont il croise la route sont particulièrement réussis, et le scarabée Ping est un plaisir à voir parcourir le décor dans tous les sens. À la manipulation de toutes ces marionnettes dans cet étroit castelet, Eloi Cousineau et Graham Soul donnent l’impression d’avoir 10 mains.

La production met en lumière la valeur de la spontanéité et d’une certaine liberté, hors des règles que l’on s’impose à soi, mais aussi aux autres, souvent inutilement. Cette liberté que les personnages de Coucou s’accordent leur permet de redécouvrir la joie et la beauté dans leur quotidien, et, qui sait, peut-être, une autre façon de marquer le temps.

Crédit photo Graham Soul

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