Le Scriptarium 2022 : Justice, j’écris ton nom

Lancé en 2018, l’incubateur de talents en écriture du Théâtre Le Clou revient à la scène après une édition 2020 sacrifiée et une édition 2021 uniquement audio. Cette fois, c’est sur le thème très vaste de la justice que la commissaire du Scriptarium 2022, la juriste et ancienne Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Louise Arbour a invité les jeunes à écrire.

Toutes choses : Précieuse amitié

Il y a la Brune et il y a la Rousse, l’une imposante et l’autre menue, et il y a surtout entre elles un lien indestructible qui s’est formé il y a trois décennies, hors de la bulle familiale ou amoureuse. Ensemble, elles nous racontent cette amitié avec ses hauts et ses bas, ses moments de doute comme ses moments de compréhension mutuelle.

100 secondes avant minuit : un éclairage sur l’urgence d’agir

Plus récente production de Pirata Théâtre, le spectacle 100 secondes avant minuit devait être présenté en janvier dernier Aux Écuries. Malheureusement annulé après déjà un report en raison de la pandémie, il peut désormais être visionné sur le web. Filmée lors d’un enchainement sans public, cette création de Michelle Parent fait coexister l’art avec le documentaire alors qu’elle offre à des artistes et des gens du public de se côtoyer sur scène le temps d’une performance. Dans une esthétique assez théâtrale, ce sont des discours brûlants d’actualité énoncés à coup de 100 secondes qui résonnent telle une multitude de mises en garde avant que minuit ne sonne.

La Grosse Noirceur : Quand les doux en ont assez!

L’ovni théâtral qu’était La colère des doux passe de l’univers numérique à la scène des Écuries dans une version écourtée de quelques chapitres, mais qui parvient à conserver toute son étrangeté et ses savoureuses touches d’humour et d’horreur.

L’amour au 21e siècle (selon wikiHow) : séduction express

Avec un nombre toujours croissant de couples formés en ligne et d’articles, vidéos, balados (alouette!) consacrés à la poursuite de l’impossible rêve amoureux sur les réseaux, il y a lieu de se demander comment et pour quoi exactement palpitent nos coeurs aujourd’hui.

Faire crier les murs : L’art thérapie

Jade, 13 ans, a le don de voir à travers les murs (à ce qu’elle dit), ce qui ne l’empêche nullement d’en ériger plusieurs autour d’elle : entre elle et sa mère, vedette de comédie musicale trop peu présente, entre elle et Tom, qui voudrait tant être son ami… Entre Jade et le monde se dresse une véritable muraille de protection.

Marguerite : le feu : L’héroïne oubliée

Quand on parle d’esclavage en Amérique, on pense aussitôt aux champs de coton du Sud, au ségrégationnisme américain et à ces colonies sudistes qui se sont bâties sur le dos de leurs esclaves. Et pourtant, l’esclavage existait aussi ici, en Nouvelle-France ! On lui consacre pourtant bien peu de lignes dans l’enseignement de notre histoire, au point où la majorité des gens ne savent même pas qu’il y a eu de l’esclavage au Canada.

The One Dollar Story : Se déconstruire et se reconstruire

Avant la représentation de The One Dollar Story, la directrice artistique sortante du Théâtre Prospéro, Carmen Jolin – accompagnée de son successeur, Philippe Cyr – vient nous dire quelques mots : « Cette pièce est le fruit d’une collaboration France-Québec débutée en 2016 entre la compagnie Act Opus-Roland Auzet et Le Groupe de la Veillée. Elle a fait l’objet d’un laboratoire dans le cadre de l’édition 2019 de Territoires de paroles ici même. (…) »

Quatre filles : Défier le monde pour être soi-même

Après avoir inspiré des générations de jeunes filles et garçons, avoir été adapté maintes fois pour le petit et le grand écran, dont l’inoubliable version de 1994 mettant notamment en vedette Winona Ryder et Susan Sarandon, le classique de la littérature américaine Little Women, de Louisa May Alcott, renaît ces jours-ci dans une adaptation signée Julie-Anne Ranger-Beauregard. Mais qu’a donc encore aujourd’hui à dire au public du Théâtre Denise-Pelletier cette histoire écrite dans les années 1860 dans le Massachusetts? Le discours féministe de l’autrice américaine et ses réflexions sur le passage ardu de l’adolescence à l’âge adulte et la difficulté de rester ou devenir soi-même n’ont certainement pas pris une ride.

Mademoiselle Julie : Quand l’intensité mène la danse, la tragédie séduit

Après deux ans d’attentes, pandémie oblige, le Rideau Vert accueille enfin Mademoiselle Julie sur sa scène. Si sa version en radiothéâtre diffusée en mars 2020 avait connu un certain succès auprès des auditeurs, cette version scénique adaptée et mise en scène par Serge Denoncourt mérite certainement d’être appréciée en salle. Portée par une Magalie Lépine-Blondeau des plus flamboyantes qui donne la réplique à un David Boutin dans la peau d’un valet impitoyable, la tragédie d’August Strindberg gagne en intensité. Au foudroyant duo se greffe une Kim Despatis qui offre une performance tout en contrôle. Le public assiste à un spectacle où le désir et la raison s’affrontent dans une lutte opposant l’aristocratie au peuple ridiculement sans issue, mais dont l’émoi qu’elle provoque ne peut laisser indifférent.