Lettres de la ville-peinture : En manque de couleurs

Il y avait autrefois un petit garçon à l’imagination fertile et à la tête remplie de questions : pourquoi les humains ne sont-ils pas couverts de poils comme les chats ? Pourquoi les arbres n’ont-ils pas des yeux? Pourquoi la queue des chiens est-elle sur leur dos et pas sur leur tête ? Et surtout, comment le petit garçon peut-il faire pour que les créatures imaginées dans son sommeil ne disparaissent pas au réveil ?

The Loony Bin : Des marionnettes joyeusement déconfinées

Après avoir été contraint à l’arrêt pendant deux ans par une certaine pandémie, l’inimitable marionnettiste Ronnie Burkett était de retour à Montréal, à la Maison internationale des arts de la marionnette (MIAM), le temps de cinq représentations avec une nouvelle création encore au stade exploratoire. Car que fait un marionnettiste tenu loin des salles de théâtre sinon dresser un castelet de poche dans son salon et s’amuser avec ses créatures d’infortune?

Une journée : Piégés par l’ordinaire

Qui ne s’est pas déjà senti prisonnier d’une routine dans laquelle il s’est enferré? Et qui n’a pas un jour ou l’autre rêvé de s’en échapper? Les quatre personnages de la pièce Une journée, qui prend l’affiche au Théâtre de Quat’sous ce mois-ci, se débattent avec cette banalité.

Cyclorama : Fascinante leçon d’histoire et début d’un dialogue

Depuis ses années d’études à l’École nationale de théâtre/National Theatre School of Canada, où les volets francophones et anglophones ne se mêlaient pas, Laurence Dauphinais s’interroge sur ce qui sépare encore aujourd’hui les deux milieux culturels, à Montréal, qu’on dit pourtant si cosmopolite. On se partage une île et une histoire, mais que sait-on vraiment l’un de l’autre au-delà des clichés? On s’ignore au quotidien, ne fréquentant ni les mêmes auteurs, ni les mêmes lieux, ni les mêmes artistes. Pourquoi cette vie en parallèle?

Les glaces : Pour ne pas sombrer

La force de frappe qu’est l’écriture dramatique de Rébecca Déraspe déclenche une petite tempête dans la grande salle de La Licorne ces jours-ci avec Les glaces, nouvelle coproduction de La Manufacture et du Théâtre de La Bordée. Sans être aussi brutale que le thème du spectacle pourrait le laisser croire, cette tempête d’émotions si longtemps contenues soulève de nombreux questionnements, sains et nécessaires, cinq ans après que le mouvement #metoo a déferlé sur les réseaux sociaux du monde entier.

Le fils : Quand l’amour ne suffit pas

Non, tout l’amour d’un père et d’une mère ne suffira pas à combler ce vide béant. Non, tous les efforts de parents aimants et (sur)attentionnés ne viendront jamais à bout des blessures d’adolescent meurtri et trahi. Quand, d’un côté, le père confiant affirme que tout va bien et, que de l’autre, la mère épuisée crie que ça ne va pas du tout, le fils, lui, déchiré de partout, continue de sombrer, incapable de savoir à quoi sert la vie.

La nuit des rois : l’amour follement et pour toujours

Davantage reconnu pour ses grands drames, Shakespeare compte aussi son lot de comédies parmi lesquelles La nuit des rois figure en bonne place parmi les pièces les plus souvent montées. Après les trois années que nous venons de vivre collectivement, la coproduction du Théâtre du Nouveau Monde et du Théâtre Advienne que pourra est exactement ce dont nous avons besoin pour faire le plein de bonne humeur. La production devait être présentée à l’automne 2020, mais la pandémie en a décidé autrement. Il y a donc derrière l’arrivée de cette Nuit des rois si longtemps espérée comme un ton de triomphe contre l’adversité.

Les Waitress sont tristes : Créatif cowboy solitaire

La solitude, silencieuse, pesante, traverse la nouvelle production de la compagnie Joe, Jack et John, à l’affiche d’Espace Libre ce mois-ci. L’oeuvre collective, dont l’idéation est signée par Michael Nimbley, s’expérimente comme une longue ballade country avec ses moments douloureux, ses amours espérés ou déçus et ses vastes paysages à explorer.

Lequel est un Basquiat : le chaos identitaire

Samy, jeune Québécois aux origines haïtiennes, sème sa poésie dans la rue, au gré des surfaces qui croisent son chemin jusqu’au jour où on lui fait une offre irrésistible : créer des faux de Jean-Michel Basquiat en échange de beaucoup d’argent.

Festival ROYALMANIA – Agamemnon In The Ring: un direct au plexus

À Mycènes, le grand Agamemnon, champion des Grecs, s’apprête à tirer sa révérence, salué et célébré tant par ses proches que par les foules qui l’adorent, quand trois guerriers étrangers viennent dérober à son frère Ménélas son bien le plus précieux. Poussé par Ménélas, Agamemnon, contre l’avis même des dieux, prend la tête des héros de Mycènes pour aller aplatir Troie… Rivières?