Une maison de poupée, 2e partie : la brillante suite d’un combat qui est toujours d’actualité

Imaginée telle la «suite» de la pièce Une maison de poupée écrite par Henrik Ibsen en 1879, Une maison de poupée, 2e partie est présentement à l'affiche au Théâtre du Rideau Vert. Traduit de l'anglais par Maryse Warda dans un français plutôt populaire, le texte du dramaturge américain Lucas Hnath place les personnages d'Ibsen quinze ans après que sa protagoniste Nora ait quitter les lieux de son ancienne vie de femme mariée et de mère au foyer. S'il est vrai que connaître la pièce d'Ibsen n'est pas nécessaire à l'appréciation de ce spectacle, il est clair que le public au fait de cette «1ère partie» ne peut que constater davantage à quel point le contexte du 19e siècle peut ironiquement faire écho à celui d'aujourd'hui.

Un ennemi du peuple : entre perfidie et authenticité

Dans une petite ville de Norvège, la docteure Katherine Stockmann (Ève Landry) découvre que les eaux qui alimentent la station thermale qu’elle dirige sont contaminées par une importante quantité de bactéries nocives pour la santé. Elle décide sans attendre et à l’encontre des recommandations de son frère, Peter (Jean-Sébastien Ouellette), à la fois maire de la municipalité et président du conseil d’administration des bains, de publier l’étude qui en fait la démonstration. Cette décision, qui ébranle le fragile équilibre politique et économique de la communauté, enclenche une réaction systémique qui évolue en une vertigineuse escalade entre hypocrisie et vérité, pouvoir et patriotisme. D’emblée populaire et adulée, Katherine va progressivement perdre tous ses appuis et devenir l’ennemie publique de la localité.