Au Stade comme au Temple…
C’est à toute une soirée-hommage qu’étaient conviés mercredi 6 juin amateurs d’impros, collègues et amis de Claude Legault pour l’intronisation de ce célèbre joueur au Temple de la renommée de la Ligue Nationale d’Improvisation. Et pour faire les choses en grand en sa 35e année d’existence, la LNI avait réservé rien de moins que le Stade olympique. Là où il y a plusieurs années les Expo faisaient vibrer la foule, on a dressé la célèbre patinoire bleu, blanc et rouge, sur laquelle celui qui se décrit comme un enfant de l’impro a remporté quatre coupes Charade en huit saisons.
Les amateurs ont été comblés par plusieurs bonnes improvisations dont les thèmes étaient tous inspirés de Claude Legault ou écrits par lui. En deuxième période, l’improvisation Montréal-Nord, sors de ce corps a d’ailleurs donné lieu à un très bon moment entre David Savard, des Bleus, et Frédéric Barbusci, des Rouges, qui ont chanté la difficulté de se sortir d’un milieu. On peut sortir le gars de Montréal-Nord, mais on ne peut pas sortir Montréal-Nord du gars… Appuyés par le musicien Éric Desranleau, les comédiens ont bouclé cette lumineuse improvisation d’une main de maître. Même l’imperturbable arbitre Yvan Ponton s’est fendu d’un geste appréciateur.
La synergie entre les spectateurs et les joueurs a également permis une joyeuse improvisation au cœur de la forêt pendant laquelle le public, guidé par des joueurs soudain devenus chefs d’orchestre, s’est tour à tour transformé en meute de loups, bourrasques de vent et chœur de mouettes. Malgré l’absence de compétition entre les équipes, celles-ci ont rivalisé de bonnes idées pour rendre hommage au grand talent d’improvisateur de Claude Legault. Ils ont émaillé leurs improvisations de nombreux clins d’œil amusants et de quelques flèches mordantes à son adresse.
Pendant toute la soirée, ses amis et camarades ont témoigné de sa grande générosité sur la patinoire et de son sens de l’humour. Réal Bossé, actuellement en tournage à l’étranger, a même participé à la soirée grâce à de courtes capsules vidéo gentiment méchantes, destinées à nous révéler quelques-uns des petits secrets de Claude Legault, avec qui il a coécrit la série 19-2.Le chandail numéro 7 de l’équipe des Orange a été passé de main en main le long d’une haie d’honneur formée de joueurs de différentes ligues d’improvisation que Claude Legault a fréquentées. Traversant les gradins et le parterre, fendant la foule de plus de 1200 personnes, il est retourné entre les mains du joueur, ému. En quelques mots, Claude Legault a parlé de tout son amour pour l’improvisation et de comment cette expérience artistique lui avait permis de se raccrocher à la vie et de se découvrir des talents. « L’impro est venue chercher quelque chose en moi qui n’était pas là. Ç’a été comme une flamme qui s’est allumée. »
Malgré l’immensité du stade et les échos renvoyés par ces milliers de chaises vides, les organisateurs ont concocté un hommage chaleureux mêlant le plaisir du jeu à l’émotion véritable, celle qui surgit quand on s’y attend le moins, en plein milieu d’un match, cette émotion que Claude Legault, en improvisation comme dans ses autres projets, réussit avec brio à saisir et à faire résonner.