Casteliers 2022 : Bois – Toute la magie du théâtre de marionnettes
Casteliers 2022 : Bois – Toute la magie du théâtre de marionnettes
Avec Puzzle Théâtre, on est assuré d’un bon spectacle. Et Bois, la nouvelle création de la compagnie ne déçoit pas ; au contraire, il s’agit certainement là d’une des productions les plus intéressantes et les plus abouties de la compagnie.
On connaît déjà le talent des deux fondateurs de Puzzle Théâtre, Csaba Raduly et Pavla Mano, qui, avec presque rien, construisent des créatures et des univers fascinants. Dans Plastique, une montagne de sacs de plastique prenait vie en un tournemain, non sans quelques disputes. Dans Ciel variable, des dessins d’enfants créaient toute une histoire. Cette fois-ci, ce sont des bouts de bois qui ont inspiré les deux créateurs. Des courts, des longs, des droits, des tordus, des brindilles ou des racines qui viennent peupler le charmant univers de Bois.
Dans un monde apparemment presque désert, une petite feuille, si verte et attirante, pousse tout en haut d’un tronc d’arbre et éveille l’envie d’une drôle de créature dotée de pattes tordues et qui se gratte sans arrêt. Bientôt, l’amas de branches sur la table qui sert de scène semble s’éveiller, dévoilant peu à peu les êtres qui le composent. C’est là la magie de Puzzle Théâtre, qui fait surgir la vie de ce matériau brut en le transformant à peine par l’ajout d’yeux ici et là. Cette magie réside surtout dans le talent déployé par les deux marionnettistes dans une manipulation extrêmement précise. Une branche qui se penche un peu fait apparaître une tête, un nez, une expression de surprise, de tendresse ou de contrariété…
Chaque créature, pourtant un assemblage éphémère de quelques bouts de bois, exprime très nettement sa personnalité à travers sa manière de bouger ou même de respirer. L’un est hyperactif, l’autre rampe en prenant son temps, sûr de son droit, celui-ci se balance à l’arbre comme un singe tandis que celui-là, juché sur des pattes démesurément longues, a la grâce de la girafe. C’est une véritable faune que Bois nous fait découvrir. La musique de Petya Nedeva, dont les différents instruments semblent épouser les personnalités et les intentions des petites créatures, accompagne cette poésie créative.
À entendre les éclats de rire et les hurlements de joie du jeune public présent (et l’enthousiasme tout aussi grand des adultes), la production vise juste. Elle nous rappelle qu’on peut faire du théâtre et raconter des histoires avec quelques éléments à notre disposition et beaucoup, beaucoup d’imagination. Et c’est fantastique que des enfants en prennent conscience avec des spectacles comme Bois, qui fait rire, certes, mais s’aventure aussi en toute simplicité sur les thèmes de la différence et de l’acceptation.
Crédit photo Puzzle Théâtre