Manuel de la vie sauvage : la captation au service des leçons

Adaptée du roman homonyme de Jean-Philippe Baril Guérard, auteur qui signe aussi l’adaptation du texte pour la scène, la pièce Manuel de la vie sauvage avait été présentée au Théâtre Duceppe, devant public, à l’automne dernier. Grâce à la collaboration de la réalisatrice Anne Émond, le spectacle originalement mis en scène par Jean-Simon Traversy fait maintenant l’objet d’une captation cinématographique disponible à l’achat depuis le 6 janvier en format « Vidéo Sur Demande » (VSD). Se présentant davantage comme un long-métrage où les interprètes sont filmés de près malgré un côté théâtral suggéré par la scène qui fait office de plateau et le bris du quatrième mur à plusieurs reprises, ce divertissement permet au public de découvrir ou redécouvrir cette œuvre dans une toute nouvelle formule.

Scalpel : au public de trancher

Nous sommes en 1950. La docteure Mathilde Massé-Francoeur s’apprête à opérer son mari avocat et lui installer un stimulateur cardiaque de son invention. Ce matin-là, dans l’hôpital, traînent Léon Delisle, journaliste conservateur et fouineur, Marcel Caron, un préposé, et Simone Joly, la secrétaire de Me Francoeur. Quelques minutes après l’opération, l’homme décède en salle de réveil. Simple accident ou assassinat ? C’est alors qu’intervient le détective Beauregard, qui mandate un jury populaire pour trouver le ou la coupable. Ce dernier ou cette dernière ira directement en prison, sans aucun autre procès que celui-ci. Le verdict sera sans appel.

Mononk Jules : Héros tragique nimbé de failles

Entre le monologue et le théâtre documentaire, Mononk Jules relate le parcours du Huron-Wendat, Jules Sioui, un homme plus grand que nature qui, au 20e siècle, a lutté pour l’autodétermination des peuples autochtones afin qu’ils parviennent à s’affranchir de l’hégémonie qu’exercent sur eux les autorités politiques canadiennes. Mais comme rien dans la vie n’est jamais tout à fait noir ni tout à fait blanc, l’auteur, metteur en scène et interprète de la production, Jocelyn Sioui, pressent que les actions militantes de son grand-oncle lui ont aussi servi à s’affranchir de ses propres démons et à se racheter auprès d’un Dieu qu’il respectait et vénérait.

Les filles et les garçons : hommage à la résilience

Les filles et les garçons, une production de La Manufacture mise en scène par Denis Bernard, se retrouve sur les planches de la Bordée du 7 au 18 décembre 2021. Créée dans sa version originale au Royal Court Theatre à Londres en 2018, ce monologue du dramaturge anglais Dennis Kelly pose un regard critique, sensible, mais acerbe, sur la société et ses violences.

Instable : La dangereuse quête d’équilibre

Le cirque international est de retour à la TOHU ces jours-ci avec Instable, de la compagnie française Les Hommes penchés. Malgré tout le talent de nos circassiens québécois, c’est un grand plaisir de pouvoir à nouveau découvrir des productions venues d’ailleurs. Et Instable offre tout ce qu’on peut attendre d’un spectacle de cirque : performance, virtuosité et prise de risque.

Je suis un produit : performance d’acteur

Auteur en résidence à La Licorne, Simon Boudreault nous arrive avec une nouvelle comédie grinçante à souhait : Je suis un produit, dans laquelle il s’emploie à montrer que chacun d’entre nous cherche à présenter une image susceptible de plaire aux autres… un peu comme les compagnies qui cherchent à nous vendre leurs produits!

Platonov amour haine et angles morts : Je t’aime, je te hais

Après avoir séduit la critique à sa création en 2018, la coproduction du Groupe La Veillée et de LA FABRIK était de retour sur la scène du Théâtre Prospero, avec la même distribution de huit interprètes, mais dans une version légèrement différente. Platonov amour haine et angles morts, d’après l’oeuvre de jeunesse d’Anton Tchekhov, conserve heureusement son ton grinçant et dérangeant.

Alice au pays des merveilles : Un moment de douce folie

Il y a des œuvres qui sont intemporelles et qui, au fil des ans, continuent à inspirer et à fasciner, comme Les Aventures de Pinocchio de Carlo Collodi, Le Petit Prince de Saint-Exupéry ou Jonathan Livingstone le goéland de Richard Bach. Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll est une de ces œuvres. L’adaptation théâtrale et la mise en scène d’Hugo Bélanger de la compagnie Tout à Trac rendent hommage à toute la fantasmagorie de ce récit. Créée en 2008, cette pièce qui a abondamment circulé dans diverses régions et contrées en Amérique du Nord et en Asie est rodée au quart de tour. La magie opère, suscitant plaisir et émerveillement. Il n’y a qu’à écouter la réaction des jeunes spectateurs dans la salle pour s’en convaincre.

Antigone sous le soleil de midi : Il était une fois une famille maudite

La figure héroïque et tragique d’Antigone continue de marquer les esprits, près de 2000 ans après que Sophocle a écrit son histoire. Les jumeaux Polynice et Étéocle se sont entretués sur le champ de bataille pour avoir la mainmise sur le trône de Thèbes. Créon, le nouveau roi, décrète que l’un est un héros et aura droit aux honneurs, tandis que l’autre est un ennemi de Thèbes et interdit à quiconque de l’enterrer. Leur sœur Antigone refuse d’obéir…

Rita au désert : entre le bruit des machines et celui des mots

Lucien Champion, journaliste sportif d’un journal hebdomadaire sans envergure, est obsédé par l’idée de raconter la vie et les exploits de Rita Houle, de son ascension du poste de réceptionniste pour une compagnie qui avale ses clients mécontents, à celui d’unique pilote canadienne dans un rallye automobile traversant le désert de Gobi, immense, dangereux, meurtrier même…