N’essuie jamais de larmes sans gants : un requiem finement orchestré qui fait œuvre de mémoire
Le Théâtre du Trident fait œuvre de mémoire en cette fin d’hiver en présentant la production, N’essuie jamais de larmes sans gants, d’après le roman de l’écrivain, dramaturge et scénariste suédois Jonas Gardell, adapté pour la scène par Véronique Côté, comédienne autrice et metteure en scène de Québec. La pièce retrace, à travers les péripéties des membres d’une petite cellule gaie de Stockholm, les débuts du sida. Alors que cette nouvelle infection mortelle se répand à une vitesse folle et touche prioritairement les communautés homosexuelles, la société cherche des coupables et impute à ces communautés l’apparition du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et la progression de l’étrange maladie qu’elle génère, au lieu d’explorer des moyens de protéger et d’aider les personnes les plus exposées.
Casteliers – TchouTchou! WoufWouf! : À hauteur d’enfants
Venu tout droit de Tchéquie, le spectacle du Naivni Divadlo Liberec (Théâtre naïf de Liberec) n'a nul besoin de paroles pour se faire comprendre. En quelques aboiements et coups de sifflet, l'équipe nous embarque joyeusement pour l'aventure, petits et grands également fascinés par l'attachante production.
Casteliers – The King Stinks : Il y a quelque chose de pourri…
C'est jour d'entrée au pouvoir du nouveau président, Victor Dowager. Parmi son entourage et dans les rues, on l'acclame : un nouveau dirigeant pour une nouvelle ère rafraîchissante où les Huns et les Greatlands, voisins ennemis, vivront enfin en harmonie. Seul problème... sitôt en fonction, le président se met à dégager une odeur pestilentielle qui a tôt fait d'empoisonner l'air et de semer la mort sur son passage.
Casteliers – Vertip : En terrain glissant
Que faire quand ses traditions recèlent un fond de racisme? Comment perpétuer son héritage culturel sans donner voix à l'intolérance? Inspirée par le vertep, spectacle de marionnettes de tradition slave, la nouvelle production de Scapegoat Carnivale, s'avance en tout respect et humilité sur ce terrain glissant.
Le Show sur l’effondrement qui n’aura pas lieu : une singulière assemblée
Porté par un collectif d’artistes et produit par le Bureau de l’APA, Le Show sur l’effondrement qui n’aura pas lieu est présenté par ses créateurs comme une conférence-démonstration. À l’intérieur d’une structure de départ consacrée, une assemblée générale est déboulonnée par ses participants, lesquels incluent le public. Livré sous forme de journal de bord, le discours qui étaie la performance se frotte aux distorsions causées par les voix, les sons, la musique, les images et les actions dans une sorte de désordre organisé. Les interprètes (Laurence Brunelle-Côté, Bernard Langevin, Félix Fradet Faguy, Marie-Loup Cottinet, Julie Cloutier Delorme, Robert Faguy et Alain-Martin Richard) y incarnent leur propre rôle pour donner libre cours à leurs réflexions sur la notion d’effondrement appliquée tant à l’individu qu’à la société.
Ici ou (pas) là : l’art zen de la transformation
Avec sa production Ici ou (pas) là, dernière pièce de son triptyque jeune public, le collectif français Label Brut ouvrait de belle manière le 18e Festival de Casteliers. Sur la scène du Théâtre Outremont, métamorphosée en castelet géant par de nombreuses voilures blanches, la pièce nous transporte dans un monde en transformation constante.
Chambres d’écho : Gare à la surcharge
Le monde entier est en équilibre sur une faille qui pourrait s'ouvrir à tout moment, le basculant dans le chaos. Le paradoxe de l’accélération et de la multiplication des moyens de communication des dernières années, spécialement en rapport aux réseaux sociaux qui sont censés créer des ponts, enferment les utilisateurs dans des chambres d’écho. Prisonniers de ces cloisonnements virtuels, que comprend-on vraiment de la réalité vécue par les autres, de la guerre en Syrie, des printemps arabes, de ce qui pousse un être humain à s’immoler ou un autre à entrer dans une mosquée pour tuer des gens en pleine prière? Comment prévenir l’escalade? Et surtout, comment distinguer les faits des perceptions dans une ère où les opinions règnent, parfois au point d’imposer des faits alternatifs comme des arguments valables?
Là-bas : La valise comme métaphore du voyage intérieur
La sagesse populaire dit que dans le voyage ce n’est pas la destination qui importe, mais la route pour s’y rendre. Les trois comparses de Là-bas, lorsqu’ils arrivent sur scène soudés ensemble et ne formant qu’une seule bibitte, l’apprendront à leur corps défendant. L’empilement des valises sur le plateau indique d’emblée à quel genre d’aventure le public peut s’attendre. Mais dans une sorte d’inversion malicieuse, on comprend aussitôt que ce sont les malles et mallettes qui décideront de leur périple, pas eux.
Les danseurs étoiles parasitent ton ciel : Ça prend un village…
Comme la musique d'un cours de danse sociale résonnant dans les rues d'un quartier populaire un soir d'été, le récit des Danseurs étoiles parasitent ton ciel marque le tempo d'une valse à laquelle on prend tous part un jour ou l'autre, entre ambitions et désenchantements, rêves et réalité du quotidien.
Léon le nul : un spectacle qui va de bon train du début à la fin
En collaboration avec le Théâtre de la Pire Espèce, le Théâtre Aux Écuries présente une réécriture de la pièce Léon le nul mise en scène par son auteur, Francis Monty. Dans cette nouvelle édition du texte paru en 2018, c'est un narrateur qui se charge de raconter l'histoire de Léon au public. L'unique interprète du spectacle, Étienne Blanchette s'investit corps, voix et souffle pour faire vivre une douzaine de personnages sous le regard amusé des petits et des grands.

