Satie, agacerie en tête de bois : un mets raffiné

Électrisée par la musique emblématique d’Érik Satie, la compagnie Les Nuages en pantalon revisite son œuvre phare, Satie, agacerie en tête de bois, pour la présenter au Théâtre Périscope près de cent ans après le décès de ce grand compositeur français. Ce spectacle, qui a officiellement vu le jour en 2004 à Premier Acte, avait quelque temps auparavant fait l’objet, dans le cadre de la défunte série « Cartes blanches » du Périscope, d’un laboratoire dûment structuré et chaudement applaudi.

Les filles du Saint-Laurent : Puissantes voix du large

Avec Les filles du Saint-Laurent, la prolifique autrice Rébecca Déraspe livre (en collaboration avec Annick Lefebvre) un récit polyphonique puissant qui nous fait naviguer dans les eaux profondes de l’âme humaine et dans la fragilité que nous portons.

Bonnes Bonnes : recette relevée

En voulant adapter Les Bonnes de Jean Genet pour parler de la lutte de classes en Chine, Sophie Gee, Canadienne d’origine chinoise, s’est rendue compte qu’elle faisait fausse route et qu’il y avait plus à tirer encore de cette histoire de bonnes qui, à travers un jeu de rôle, fantasment d’assassiner une maîtresse qu’elles semblent idolâtrer. De ce projet de monter Les Bonnes est née Bonnes Bonnes, une adaptation libre aussi pimentée que la sauce chili apprêtée en direct sur scène.

Les Fabuleuses : authentiquement queer

Premier Acte présente, jusqu’à la fin du mois d’avril, une création originale du collectif À Gorge Déployée, Les Fabuleuses, un texte de Pierre-Olivier Roussel inspiré de son expérience personnelle et celle des comédien·nes. Cette pièce de théâtre se déroule dans un atelier de confection de costumes, où six ami·es se réunissent avant d’aller prendre part à la marche des fiertés. La célébration amène les jeunes adultes à discuter des oppressions et discriminations vécues par les personnes LGBTQ+, à réfléchir aux droits acquis grâce aux luttes militantes, à ceux actuellement mis en péril et aux inégalités persistantes. Au fil des diverses conversations, alors qu’iels se maquillent et essaient des costumes pour la Pride, tout en prenant du vin et des shooters, les protagonistes se confrontent à la divergence inattendue de leurs opinions. Leurs désaccords font surface, le ton hausse et les festivités prennent un goût de plus en plus doux-amer.

Rome : fresque colossale et profondément humaine

Le travail pour mener à bien cette adaptation des tragédies romaines de Shakespeare a été colossal, la metteuse en scène Brigitte Haentjens le reconnaît d’emblée, mais il a surtout été à l’origine d’un élan puissant qui a porté toute l’équipe de création pendant des mois, des premières lectures jusqu’à l’entrée en salle et au soir de la première, en pleine tempête de verglas. Cinq tragédies, de nombreux personnages, lieux et époques variés, noms, dates, batailles historiques, le mirage de la démocratie, tout ça à contenir sur une seule scène et en quelques heures.

Insoutenables longues étreintes : rêve fiévreux

Pour sa première mise en scène au Théâtre Prospero, le nouveau directeur artistique Philippe Cyr s’est tourné vers l’écriture singulière du Russe Ivan Viripaev, auteur dissident et exilé dont les pièces sont désormais interdites dans sa mère-patrie, mais un auteur régulièrement présenté au théâtre de la rue Ontario (Les enivrés, Illusions).

Châteaux du ciel : Les désirs d’un roi

Connaissez-vous l’histoire du roi Louis II (ou Ludwig) de Bavière et de sa famille? C’est une histoire de beauté et de tragédies qui vous tiendra sûrement en haleine si vous plongez un jour dans le terrier du lapin qu’est sa page Wikipédia, mais le Théâtre Denise-Pelletier a ces jours-ci beaucoup mieux à vous proposer : Châteaux du ciel.

Chokola : Manmi cheri*

Phara n’avait que 3 ans quand elle a quitté Haïti pour aller rejoindre sa famille adoptive, dans un village québécois. Depuis, elle n’a de cesse d’essayer de comprendre qui elle est et de chercher dans les visages autour d’elle celui de sa mère perdue. Tantôt sous la forme de lettres adressées à cette mère inconnue, tantôt lors de rencontres avec une psychologue, Phara se confie sur sa quête identitaire et sa relation difficile avec elle-même.

Soeurs sirènes : Comme un poisson dans l’eau

Thèmes de prédilection en théâtre jeune public, l’acceptation de la différence et le dépassement de soi ont donné au fil des années de nombreux excellents spectacles. Soeurs sirènes, de la compagnie Libre Course, fait désormais partie de ceux-là.

Couper ou la psychose d’une hôtesse de l’air

Prière de laisser vos manteaux à la réception, de lire attentivement les consignes (votre sécurité en dépend, on vous aura prévenus) et de vous diriger vers la salle – ou plutôt à bord du petit avion – carte d’embarquement en main. All aboard! Dernier appel pour le vol Couper PROSP2023 à destination de l’Intérieur. Conditions instables. Fortes turbulences prévues. Le ton de ce voyage lynchien de 55 minutes est donné.